L'Équipement du skieur |
Cette page reproduit un article et des images de la revue SKI 1935, édité par "La Montagne Française", société pour la propagande et la vulgarisation des sports d'hiver et du tourisme en montagne, l'équipement et l'organisation de la montagne française. Guide fondé en 1932 par J-L BABELAY, & E BERTILLOT. |
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Savoir acheter son EQUIPEMENT |
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Deux essences de bois sont utilisées pour la fabrication des skis : le frêne (parfois le bouleau) et l'hickory. Les skis en frêne et en bouleau sont bon marché, les skis en hickory sont chers. Ce sera probablement sur cette première base que l'on achètera l'un ou l'autre. Voici quelles sont les qualités particulières à chacun de ces bois : les skis en frêne sont légers C'est un avantage pour la montée, ou le ski de tourisme, mais c'est un gros désavantage pour le ski de vitesse; des skis légers donnent absolument l'impression de flotter; d'autre part, les skis en frêne sont souples, souvent beaucoup trop souples, ce qui est, encore un désavantage pour le ski de vitesse. Les skis en hickory sont lourds, plus ils sont lourds, meilleurs ils sont. Ce qui est déjà une très grande qualité pour des skis de vitesse, car le fait d'un poids élevé est précieux. Le ski lourd est presque toujours nerveux, c’est-à-dire souple, résistant, capable de réagir sur un appel, il permet une modification importante du style au même titre qu'un tremplin modifie le style d'un plongeur. Les skis en frêne doivent avoir l’aspect veiné. Les veines seront larges et parallèles aux côtés. Pour les skis en hickory, le grain doit être serré et régulier en densité. La forme des skis est devenue maintenant classique. Toutefois, après avoir soigneusement consulté le tableau qui donne les dimensions des skis, par rapport à la taille du skieur et aux différentes formes de skis pratiquées, on veillera à ce que les skis ne soient pas trop cintrés, c'est-à-dire que, placés semelle contre semelle, la distance qui sépare les skis entre eux mesurée à l'étrier, ne dépasse pas 3,5cm, à ce que la spatule soit mince, se relevant très progressivement et assez haut ceci étant une condition très importante quand l'on skie en neige profonde, et ce dessin de spatule assurant le minimum de fatigue pour les virages à grande vitesse. Pour les skis de slalom ou pour 1a descente sur les pistes tracées, avec remontée par téléférique, des skis à spatule assez rigide et vibrant moins sont préférables. On fera également attention à ce que le ski ne présente aucun gauchissement en regardant comme il est indiqué dans la figure ci-contre. Normalement, les skis doivent être munis d'arêtes (carres) en métal. Ces dernières présentent des avantages importants sur la neige gelée et, par ailleurs ils évitent l'usure trop rapide des skis. Si l'on skie sur des neiges très dures, le mieux est d'avoir des carres métalliques qui aillent jusqu'à l'extrémité du ski, y compris la spatule, justement pour que celle-ci puisse mordre sur cette qualité de neige. L'inconvénient de ceci, est d'enlever une grande partie de l'élasticité à la spatule. Si l’on fait du ski sur n'importe quel terrain, il est préférable de mettre sur la longueur de la spatule des matières moins rigides que le métal, os, fibre.
PRÉPARATION ET ENTRETIEN DES SKIS Si l’on veut tirer réellement le meilleur parti de ses skis, en ce qui concerne et la pratique journalière et la durée des skis, il est nécessaire d'en préparer la semelle avant de les utiliser sur la neige, Les skis sont généralement livrés avec une semelle à nu ou légèrement teintée par un produit quelconque, mais il est nécessaire de protéger cette semelle contre l’humidité. C'est à cette seule condition que l'on obtiendra des skis glissant bien, et que seront évitées les fentes et les cassures provenant de l'action de l’humidité. La façon la plus pratique de préparer ses skis consiste à les enduire, suffisamment de temps avant de les utiliser, avec un mélange d'huile de lin crue et de goudron de Norvège (proportion : deux tiers d'huile, un tiers de goudron). Les skis seront enduits jusqu'à ce que le bois se refuse à toute absorption d'une nouvelle couche. On peut favoriser cette absorption en chauffant légèrement, mais il faut toujours se méfier que le fait de chauffer les skis les rend cassants. De toutes façons, pour les skis en frêne, on effectuera ce travail d’enduit à chaud, parce qu'on obtient ainsi un durcissement de la surface de la semelle du ski et qu’on la protège contre une usure rapide. Cette préparation, quelle soit faite à froid ou à chaud, a l’avantage de permettre au fart d'adhérer facilement sur les skis. Il existe des farts qui rendent les skis extrêmement glissants, ce sont les farts de descente. D’autres dits farts mixtes, lesquels, selon la façon dont on marche permettent la montée d’une pente, ou la descente. En France et dans les terrains alpins en général, il n'y a guère lieu d'utiliser les farts mixtes mais presque exclusivement des farts de descente, qui rendent à peu près la montée impossible mais on emploiera des antidérapants pour effectuer cette dernière. En effet, dans les Alpes les montées sont longues, rarement coupées de petites descentes. Il y a donc lieu de placer les antidérapants au début de la promenade et de les quitter au début de la descente seulement. On trouvera différents types de farts adaptés aux neiges que l'on peut rencontrer (voir plus loin l'article sur « La Haute Montagne »). On peut se procurer actuellement dans le commerce différentes marques de fart, presque toutes excellentes, cette fabrication étant absolument au point.
La chaussure est l’article le plus important de l'équipement du skieur. Il est bien plus utile d'avoir d’excellentes chaussures que des skis de qualité. Vos skis peuvent glisser plus ou moins être plus ou moins, souples, mais c'est par la chaussure que vous transmettez les mouvements du corps aux skis. C'est la chaussure aussi qui protège du froid. 1° La chaussure e doit s'adapter très exactement dans l'étrier. Pour ce faire, la semelle doit présenter de chaque côté deux bords droits, non parallèles susceptibles, de s'adapter exactement aux étriers. Cette semelle sera épaisse, protégée dans la partie en contact avec les étriers par des garnitures de cuivre; de préférence, elle ne sera pas évidée entre le talon et la semelle proprement dite afin de pouvoir supporter sans se déformer la tension de la courroie talonnière. Le talon présentera une gorge qui empêchera la courroie talonnière de glisser ou de se dégager, ou mieux un débord suffisant pour maintenir la courroie. 2° La chaussure doit laisser une très grande liberté pour avancer le genou et plier la cheville, la tige sera donc basse et déportée sur l’avant. 3° la chaussure doit protéger du froid, elle doit donc être suffisamment grande pour permettre de porter deux paires de chaussettes et également pour laisser la liberté totale des mouvements aux orteils. 4° Le pied doit être absolument maintenu dans la chaussure. Il est donc nécessaire que le cuir d'une chaussure de ski soit extrêmement rigide. On trouvera des chaussures bon marché qui donneront beaucoup plus de satisfaction que des chaussures faites par des fabricants non spécialisés, dans des cuirs excellents, mais beaucoup trop souples. Si la chaussure ne présente pas de courroie de coup de pied, il est facile d’en faire placer une par n'importe quel petit cordonnier de quartier pour une dépense minime de quelques francs. On préférera les chaussures venant se lacer loin sur l'embout. Pour les skieurs qui font du ski de vitesse, la question de la chaussure se présente différemment, étant donné que l’on ne fait pas du ski de vitesse toute la journée et que l'on descend sur des terrains oú la neige est absolument damée. Le dessin montre toutes les caractéristiques des chaussures faites pour cet usage. Si on fait du tourisme ou de la Haute Montagne, on cherchera avant tout une chaussure qui protège bien; des cuirs d'excellente qualité, une coupe qui donne une grande protection contre l'humidité, c'est-à-dire minimum de coutures, intérieur doublé peau. On utilisera comme lacets des lacets tubulaires tressés, du même type que ceux utilisés pour les chaussures de football. Les chaussures de ski seront graissées modérément (une fois par semaine) parce qu'il ne faut pas assouplir exagérément le cuir ; d'ailleurs, un cuir trop graissé cesse d'être imperméable. Le reste du temps, du cirage que l'on fera briller de façon à obtenir une surface absolument lisse sur laquelle la neige n'adhère pas du tout, donnera la protection la plus efficace contre le froid. Une grosse toile imperméable est utilisée pour la fabrication des sacs de montagne. Le modèle tyrolien, avec deux ou trois poches extérieures et une poche intérieure, est devenu absolument classique. Pour le ski, il est absolument nécessaire que le sac soit fixé à la taille, de telle façon qu'il soit solidaire du skieur pendant les évolutions. Certains sacs sont munis de claies (monture métallique). C'est réellement une dépense faite à bon escient que d'acheter un sac à claie. Beaucoup moins fatigant à la montée, il est également bien plus agréable à la descente du fait de l'appui solide de la charge sur les reins. Il est toujours nécessaire de faire attention qu'en se baissant la claie ne blesse pas le dos. On trouve actuellement une conception tout à fait ingénieuse de sacs se transformant soit en sacs à dos, soit en sacs de taille. Dans le commerce, pour une centaine de francs, on trouve des sacs d'une fabrication tout à fait solide, doubles coutures partout, pièces métalliques très solides, enfin un matériel susceptible de donner satisfaction pendant plusieurs années. En dehors de ces sacs, qui permettent d'emporter des charges importantes, il est bon, si l'on veut faire des excursions courtes, d'avoir un petit sac-musette susceptible de contenir un chandail et un casse-croûte. Ce sac est, en général, maintenu à la taille par une courroie formant ceinture. En hiver, à basse altitude, les lunettes ne sont que relativement nécessaires, mais il y a lieu d'être extrêmement prudent dès qu'on aborde la Haute Montagne, et plus particulièrement au printemps. Les radiations ultra-violettes extrêmement intenses à cette altitude, même par temps légèrement gris, causent, en général, des accidents qui, sans présenter des suites bien graves, sont très douloureux sur le moment, et rendent parfois aveugle pendant quelques jours. Il est donc nécessaire d'avoir toujours sur soi des lunettes munies de verres spéciaux absorbant les ultra-violets. On préférera la teinte brun clair qui permet la meilleure visibilité des volumes de la neige. Ce qui est plus particulièrement intéressant, c'est que des verres de cette teinte sont fabriqués actuellement en modèle incassable, pour une somme de 35 francs environ. Si un gros progrès a été fait cette année sur la question des verres, on il a rien trouvé de mieux que la monture dite «conchoïde», qui n'est pas pratique et qui est proposée par tous les commerçants. Cette monture est mal aérée et, de ce fait, au bout de quelques centaines de mètres de descente, la condensation de l'humidité sur les verres empêche toute visibilité. D'un autre côté, si l'on ouvre les petites fentes latérales afin d'obtenir une aération suffisante, la lumière pénètre par celles-ci et se réfléchit sur la paroi intérieure du verre, ce qui produit des petites taches lumineuses, extrêmement désagréables, dansant dans le paysage. C'est pourquoi on préférera les montures ordinaires, avec, peut-être, des oeillères de côté.
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